Vous tenez entre vos mains le premier numéro de la Gazette Oréthornienne, un journal tenu et alimenté par les meilleurs scribes Albaroth pour le Peuple Oréthornien et ses sympathisants.
Vous trouverez régulièrement dans ces pages l'essentiel de la diplomatie de l'Elite, des rapports d'actions militaires d'envergure, des analyses de la situation politico-économique en Amtenaël ou en Territoires Oréthorniens, ou encore des récits traditionnels.
La Gazette Oréthornienne se veut à la fois un journal d'informations indépendant, un perpétuateur de la culture du Peuple Oréthornien et un vecteur de revendication des aspirations de notre Peuple, pour la modique somme de cinq pièces d'or.
Quel que soit le numéro d'archive que vous désirez vous procurer, il vous suffira d'entrer en contact avec un membre de l'Albaroth. Le prix ne varie pas.
Que l'Aigle vous guide,
La Congrégation des Scribes Albaroth.
[HRP : La Gazette Oréthornienne sera mise sous forme de parchemins IG à partir du troisième article]
Les rumeurs s'avèrent avoir été fondées : l'avant-poste Oréthornien en terres Albionnaises d'Avalon, surnommé Tirisil Kais, a bel et bien été victime d'un raid il y a deux jours. Mais, contrairement aux élucubrations de quelques-uns des habitants du Fief Atlante, le fortin a tenu bon.
Les premiers signes d'alarme ont été donnés en fin de matinée, lorsque l'un des éclaireurs patrouillant aux alentours du fort avec pour mission de déterminer le terrain le plus propice à l'aménagement de champs de costonins déboula dans le fort à bride abattue, annonçant d'importants mouvements de troupes à quelques lieues de là.
Nul ne savait encore si danger il y avait, mais il eut été préférable à l'heure qu'il était que la présence de ces troupes ne fut que pure coïncidence ; la garde de l'avant-poste fraîchement installé avait été réduite à son plus maigre effectif en raison d'opérations militaires Albaroth d'envergure. Par chance, par miracle pourrions-nous dire, le Capitaine Aldenyss de Lyonesse, qui était en charge de la protection du fortin et s'inquiétait justement du peu de soin dont il était sujet, regagnait à cet instant précis le fort à la tête d'un puissant parti d'Albaroth dont il prévoyait de congédier une moitié par la suite.
Lorsque le régiment de de Lyonesse parvint à hauteur du fort, tous ses gardes étaient sur les remparts, faisant face à l'ennemi regroupé en contrebas. C'étaient probablement des détrousseurs ou des pillards ; nul insigne n'ornait leurs capes, il n'arboraient aucun uniforme et n'avaient guère l'attitude d'une armée. Sans perdre un instant, les Albaroth nouvellement arrivés se répartirent leurs postes, la plupart devant les portes du fortin, prêts à accueillir leur adversaire.
Bien que désorganisé, celui-ci fut redoutable. Ses guerriers combattirent avec une férocité extraordinaire alors que quelques soigneurs et mages de talent les assistaient dans leur dos. Les Albaroth, surpris par la brutalité de l'assaillant, continrent avec peine l'entrée dans le fort des ennemis arrivés en tête, notamment un immense troll qui montra plus de résistance que quiconque. Les pertes furent terribles dans les deux camps, mais bientôt chez l'ennemi, ce fut la débandade.
Les Défenseurs du Peuple Oréthornien n'étaient pas pour autant victorieux ; éprouvée, exsangue, la troupe d'Aldenyss n'eut que quelques heures de répit avant qu'une nouvelle vague d'assaillants ne la prit de court. Cette fois, l'ennemi, dans sa fourberie, n'ayant pas pris la peine de se montrer, les Albaroth furent pris d'assaut à l'intérieur même du fort. Cependant, cette ignominieuse seconde attaque enragea nos troupes ; selon les dires des villageois que nous avons interrogés, jamais on ne s'était battu avec autant de ferveur sous leurs yeux. Bien que très peu ordonné, le régiment Albaroth massacra jusqu'au dernier les farouches pillards, et leurs corps furent transportés jusqu'à la plage.
Il est heureux que le fortin Albaroth ait tenu aussi admirablement et qu'aucune perte civile n'ait été relevée lors de cette bataille ; depuis son installation, Tirisil Kais est en pleine expansion, et, du dire même de ses habitants, pourrait bien envisager de devenir le principal allié commercial de notre Fief Atlante. Cet état de balance est souhaitable pour notre peuple, puisqu'il permettrait de consolider durablement l'économie Oréthornienne grâce à des échanges basés principalement sur deux communautés dont les intérêts, les vues et la culture sont comparables en tous points.
Sa Majesté Anathorne, Seigneur de tous les Oréthorniens, nous a communiqué en personne la nouvelle : la confrérie actuellement connue sous le nom "Albaroth" sera dissoute dans les jours qui viennent.
Cette décision, qui marque un tournant dans la vie de notre peuple, ne doit inquiéter personne. En effet, si les troupes qui nous protègent ne répondront plus au nom qu'on leur connaissait, c'est parce qu'il a été décidé de rendre à ce rang ses lettres de noblesses, ainsi qu'il en allait aux temps jadis, en pays d'Oréthorne, quand le Roi Thorne créa l'élite des chevaliers Albaroth.
Une restructuration des armées est donc à prévoir, et les détails en seront donnés sous peu. On peut d'ores et déjà supputer que le Seigneur Hakim, récemment adoubé Duc Albaroth, sera la pièce maîtresse de cette nouvelle organisation. Quant au titre Albaroth, il sera probablement octroyé par nomination du Suzerain Anathorne, lui seul ayant, selon les traditions Oréthorniennes, l'autorité pour le décerner.
On peut trouver comme cause première de ce remaniement l'expansion galopante de la Culture Oréthornienne, qui recouvre maintenant une bonne partie du territoire Atlante, et à laquelle se joignent toujours plus de regroupements. Ainsi la dissolution des Albaroth s'accompagnera-t-elle de la nationalisation officielle des Séraphins d'Althéa, avec qui un rapprochement avait été effectué par le passé, ainsi qu'une partie des Fils de Gaïa et des Hérétiques, dont les buts et croyances se sont révélées si proches des nôtres. Comme nous, ces futurs Oréthorniens que nous nous devrons d'accueillir avec chaleur et bienveillance, ont cherché l'Espoir. Et comme nous, ils ont trouvé la Lumière. Puisse-t-elle nous guider et nous garder des dangers qui furent autrefois si grands pour notre Peuple.