Contes et légendes Elfiques
Posted: 05 Jan 2006, 08:31
Je me souviendrais toujours des moments passés au coin du feu à écouter ces histoires. Il ne nous avait jamais donné son nom, moi et les autres enfants de mon age avions décidé de le nommer Olmïr du nom d’une de ses histoires. C’est cette histoire que je vous conterai ce soir.
Cette histoire date d’une époque bien lointaine, l’époque où les Elfes ne se mélangeaient pas avec les autres peuples, qu’ils considéraient tristement inférieur.
Les noms des lieux sont ceux qu'avaient donnés les Elfes à l’époque, et je serais bien incapable de faire la concordance avec ceux que les hommes ont choisis pour nous aujourd’hui.
Olmïr
Connaissez-vous l'histoire d’Olmïr ?
Olmïr quitta un jour sa ville natale pour partir à la découverte du monde. C'était un Elfe courageux et juste, mais il avait une tare impossible à surmonter pour un natif du Leto: il n'était ni télépathe, ni magicien. Olmïr avait l'âme d'un poète et passait de nombreuses heures à contempler la beauté d'Iris dans le ciel, rêvant en secret des contrées fabuleuses que l'on trouvait, selon les légendes, à la surface de la lune. Son plus grand rêve aurait été de pouvoir partir tout là haut, seul, loin des moqueries de ses pairs qui ne voyaient en lui qu'un demi-letoïde.
Il entendit un jour parler du lointain Kato. Un groupe d'apprentis magiciens se moquait des katonais qui n'étaient pas du tout doués dans l'art si prisé de la sorcellerie, et qui n'étaient même pas de vrais Elfes puisqu'ils n'étaient pas télépathes! Ce jour là, Olmïr comprit qu'il y avait sur la planète des êtres comme lui, et qu'il n'était pas un cas isolé. Il en pleura de joie, veillant à ce que les autres ne le voient pas car un Elfes ne devait pas pleurer. Sa résolution était prise: il s'enfuirait d'ici, il quitterait ces terres qui n'étaient pas faites pour lui, à la recherche de vallées plus accueillantes.
Ainsi, il laissa un beau matin le Leto derrière lui, désireux de rencontrer enfin des êtres normaux, non imbus de leur propre puissance, et qui ne le rejetteraient plus comme un demi- Elfe. Il n'aimait pas le froid, c'est pourquoi il entreprit de descendre vers le Sud du Springar, plutôt que vers les monts glacés du Nato.
Il voyagea pendant deux éons. Parti de Tanglebläd, il traversa tout le Leto à pieds, demandant l'hospitalité pour la nuit aux gens qu'il rencontrait ou s'endormant sous le regard bienveillant d'Iris, à la belle étoile.
A Kjell-La-Rouge, là où s'arrête le Leto et où commencent les Terres-Sans-Maîtres, il s'arrêta un temps. Il écrivit de nombreuses chansons qu'il interprétait lui même le soir dans les tavernes, pour gagner un peu d'argent. Il lui fallait en gagner assez pour acheter une monture, sans laquelle il n'aurait pu continuer son voyage. Il travailla intensément, et bon nombre de chansons populaires encore entendues par delà les plaines auraient été écrites de sa main. Il serait notamment l'auteur de La Ballade d'Iris, dédiée à une femme à la peau bleue qui aurait pendant cette période été son amante et sa muse.
Il quitta ensuite Kjell-La-Rouge et poursuivit sa route vers le Sud. On ne sait rien des périples qu'il vécut pendant les années qui suivirent.
Un beau jour il finit par arriver à Shanya-Vitalis. Il trouva la ville si belle, l'endroit si charmant, les gens si chaleureux, qu'il se dit qu'enfin son voyage était terminé, qu'il avait trouvé l'endroit qu'il cherchait, qu'il pouvait s'installer là jusqu'à la fin de ses jours.
Il proposa ses services aux Firefinn, qui à l'époque régnaient à Shanya. Il y vécut un moment, enseignant aux filles du château (et à tous les hommes qui le désiraient, mais ils étaient peu nombreux) l'art du chant, de l'écriture et de la poésie. Il fut beaucoup respecté pour cela. Ses talents étaient ici appréciés, et ne faisaient plus de lui un paria. Lointaines étaient les moqueries du Leto! On l'appelait alors Maître Olmïr.
Mais un jour sa vie bascula.
Ayant entendu parler de la luxuriance et de la beauté de la Forêt Stellaire, il décida un matin d'aller s'y promener afin d'y puiser l'inspiration propice à la création. L'endroit était réputé dangereux, car de nombreuses créatures hamadryades et autres y vivaient, et leur duplicité était légendaire. Quoi qu'il en soit, Olmïr ne se découragea pas. Il avait beau aimer le chant et la poésie, il n'en était pas couard pour autant.
Il se retrouva ainsi au milieu des arbres et des fleurs de Coda, émerveillé par l'étonnante sérénité qui régnait au sein de la forêt.
Soudain, au détour d'un chemin, il perçut un petit bruit sur son côté. Il tendit l'oreille et se rendit compte que quelqu'un hurlait à l'aide. Il quitta le chemin, se précipitant entre les arbres, guidé par la voix.
Là, devant lui: une naïade, une petite nymphe des ruisseaux pas plus grande que le poing emprisonnée dans la toile d'une Araignée Vampire. D'un coup de pied bien placé, Olmïr écrasa l'Araignée au moment où elle allait fondre sur la petite naïade.
Il venait de lui sauver la vie!
Les nymphes des ruisseaux sont des créatures fragiles, mais dont les pouvoirs magiques sont grands. Celle ci voulut remercier Olmïr pour le prix de sa vie, et les paroles suivantes furent échangées:
A toi très cher Elfe
Qui vient de me sauver
Pour ton geste opportun
Je veux te remercier
Je ne peux t'enlacer
Mais grâce à ma magie
Si tu as un souhait
Je puis lui donner vie!
A ceci Olmïr, malicieux, répondit:
- Mon seul souhait est que tu exauces tous mes souhaits!
La nymphe poussa un petit cri étonné. Elle n'avait jamais envisagé une telle réponse. Mais la parole donnée d'une nymphe était proverbiale, et elle dû donc se résigner à accomplir tous les souhaits d’Olmïr, dans la mesure où ses pouvoirs le lui permettaient, et tant qu'aucune vie humaine, animale ou végétale n'étaient mises en jeu.
Olmïr revint à Shanya-Vitalis avec la nymphe des ruisseaux, et entreprit de soulager grâce à elle les maux de la population locale. Maître Olmïr qui s'était volontairement exilé du Leto parce qu'il n'était pas magicien, réussissait grâce à la magie de la Forêt Stellaire des prodiges que même les plus habiles sorciers letoïdes auraient eu du mal à reproduire!
Cela dura un temps. La réputation d’Olmïr grandit, grandit, et bientôt on ne parla plus que de l'étrange couple qu'il formait avec la nymphe. Il arriva ce qui devait arriver: un jour, profitant de la présence d’Olmïr et de sa compagne en ville, un groupe de brigands décida d'enlever cette dernière pour leur usage personnel. Ils attaquèrent Olmïr en pleine rue, à cinq contre un.
Olmïr n'était pas un lâche. Il avait beau répugner à s'en servir, il portait néanmoins une courte lame à son côté, et savait l'utiliser. Il se battit du mieux qu'il put, mais n'était pas de taille contre cinq adversaires simultanément.
Heureusement, un guerrier du nom d'Hektor Keyser vint lui prêter main forte, et à eux deux ils réussirent à mettre en déroute leurs attaquants. Mais le mal était fait! La petite naïade avait été blessée, et un peu de son sang se répandait sur la terre de Shanya-Vitalis.
A sa vue, Olmïr, écœuré et hors de lui, maudit l'ensemble de la race humaine, prit la petite créature au creux de ses bras et disparut pour toujours. On n'en entendit plus jamais parler.
La légende veut que Olmïr soit retourné au cœur de la Forêt Stellaire pour confier la nymphe aux soins de ses paires, qui seules avaient les pouvoirs et la médecine nécessaires à sa guérison. La nymphe finit par guérir et Olmïr exprima un ultime souhait: être envoyé sur Iris pour y finir ses jours loin de la bêtise humaine.
C'est depuis ce jour que règne une certaine confusion quant à la signification et l'origine du nom de Forêt Stellaire.
(Les stellaires sont des petites fleurs blanches que l'on trouve en quantité dans la forêt d’hibernia. Mais l'adjectif désigne bien entendu aussi tout ce qui touche aux étoiles, d'où l’ambiguïté.)
Cette histoire date d’une époque bien lointaine, l’époque où les Elfes ne se mélangeaient pas avec les autres peuples, qu’ils considéraient tristement inférieur.
Les noms des lieux sont ceux qu'avaient donnés les Elfes à l’époque, et je serais bien incapable de faire la concordance avec ceux que les hommes ont choisis pour nous aujourd’hui.
Olmïr
Connaissez-vous l'histoire d’Olmïr ?
Olmïr quitta un jour sa ville natale pour partir à la découverte du monde. C'était un Elfe courageux et juste, mais il avait une tare impossible à surmonter pour un natif du Leto: il n'était ni télépathe, ni magicien. Olmïr avait l'âme d'un poète et passait de nombreuses heures à contempler la beauté d'Iris dans le ciel, rêvant en secret des contrées fabuleuses que l'on trouvait, selon les légendes, à la surface de la lune. Son plus grand rêve aurait été de pouvoir partir tout là haut, seul, loin des moqueries de ses pairs qui ne voyaient en lui qu'un demi-letoïde.
Il entendit un jour parler du lointain Kato. Un groupe d'apprentis magiciens se moquait des katonais qui n'étaient pas du tout doués dans l'art si prisé de la sorcellerie, et qui n'étaient même pas de vrais Elfes puisqu'ils n'étaient pas télépathes! Ce jour là, Olmïr comprit qu'il y avait sur la planète des êtres comme lui, et qu'il n'était pas un cas isolé. Il en pleura de joie, veillant à ce que les autres ne le voient pas car un Elfes ne devait pas pleurer. Sa résolution était prise: il s'enfuirait d'ici, il quitterait ces terres qui n'étaient pas faites pour lui, à la recherche de vallées plus accueillantes.
Ainsi, il laissa un beau matin le Leto derrière lui, désireux de rencontrer enfin des êtres normaux, non imbus de leur propre puissance, et qui ne le rejetteraient plus comme un demi- Elfe. Il n'aimait pas le froid, c'est pourquoi il entreprit de descendre vers le Sud du Springar, plutôt que vers les monts glacés du Nato.
Il voyagea pendant deux éons. Parti de Tanglebläd, il traversa tout le Leto à pieds, demandant l'hospitalité pour la nuit aux gens qu'il rencontrait ou s'endormant sous le regard bienveillant d'Iris, à la belle étoile.
A Kjell-La-Rouge, là où s'arrête le Leto et où commencent les Terres-Sans-Maîtres, il s'arrêta un temps. Il écrivit de nombreuses chansons qu'il interprétait lui même le soir dans les tavernes, pour gagner un peu d'argent. Il lui fallait en gagner assez pour acheter une monture, sans laquelle il n'aurait pu continuer son voyage. Il travailla intensément, et bon nombre de chansons populaires encore entendues par delà les plaines auraient été écrites de sa main. Il serait notamment l'auteur de La Ballade d'Iris, dédiée à une femme à la peau bleue qui aurait pendant cette période été son amante et sa muse.
Il quitta ensuite Kjell-La-Rouge et poursuivit sa route vers le Sud. On ne sait rien des périples qu'il vécut pendant les années qui suivirent.
Un beau jour il finit par arriver à Shanya-Vitalis. Il trouva la ville si belle, l'endroit si charmant, les gens si chaleureux, qu'il se dit qu'enfin son voyage était terminé, qu'il avait trouvé l'endroit qu'il cherchait, qu'il pouvait s'installer là jusqu'à la fin de ses jours.
Il proposa ses services aux Firefinn, qui à l'époque régnaient à Shanya. Il y vécut un moment, enseignant aux filles du château (et à tous les hommes qui le désiraient, mais ils étaient peu nombreux) l'art du chant, de l'écriture et de la poésie. Il fut beaucoup respecté pour cela. Ses talents étaient ici appréciés, et ne faisaient plus de lui un paria. Lointaines étaient les moqueries du Leto! On l'appelait alors Maître Olmïr.
Mais un jour sa vie bascula.
Ayant entendu parler de la luxuriance et de la beauté de la Forêt Stellaire, il décida un matin d'aller s'y promener afin d'y puiser l'inspiration propice à la création. L'endroit était réputé dangereux, car de nombreuses créatures hamadryades et autres y vivaient, et leur duplicité était légendaire. Quoi qu'il en soit, Olmïr ne se découragea pas. Il avait beau aimer le chant et la poésie, il n'en était pas couard pour autant.
Il se retrouva ainsi au milieu des arbres et des fleurs de Coda, émerveillé par l'étonnante sérénité qui régnait au sein de la forêt.
Soudain, au détour d'un chemin, il perçut un petit bruit sur son côté. Il tendit l'oreille et se rendit compte que quelqu'un hurlait à l'aide. Il quitta le chemin, se précipitant entre les arbres, guidé par la voix.
Là, devant lui: une naïade, une petite nymphe des ruisseaux pas plus grande que le poing emprisonnée dans la toile d'une Araignée Vampire. D'un coup de pied bien placé, Olmïr écrasa l'Araignée au moment où elle allait fondre sur la petite naïade.
Il venait de lui sauver la vie!
Les nymphes des ruisseaux sont des créatures fragiles, mais dont les pouvoirs magiques sont grands. Celle ci voulut remercier Olmïr pour le prix de sa vie, et les paroles suivantes furent échangées:
A toi très cher Elfe
Qui vient de me sauver
Pour ton geste opportun
Je veux te remercier
Je ne peux t'enlacer
Mais grâce à ma magie
Si tu as un souhait
Je puis lui donner vie!
A ceci Olmïr, malicieux, répondit:
- Mon seul souhait est que tu exauces tous mes souhaits!
La nymphe poussa un petit cri étonné. Elle n'avait jamais envisagé une telle réponse. Mais la parole donnée d'une nymphe était proverbiale, et elle dû donc se résigner à accomplir tous les souhaits d’Olmïr, dans la mesure où ses pouvoirs le lui permettaient, et tant qu'aucune vie humaine, animale ou végétale n'étaient mises en jeu.
Olmïr revint à Shanya-Vitalis avec la nymphe des ruisseaux, et entreprit de soulager grâce à elle les maux de la population locale. Maître Olmïr qui s'était volontairement exilé du Leto parce qu'il n'était pas magicien, réussissait grâce à la magie de la Forêt Stellaire des prodiges que même les plus habiles sorciers letoïdes auraient eu du mal à reproduire!
Cela dura un temps. La réputation d’Olmïr grandit, grandit, et bientôt on ne parla plus que de l'étrange couple qu'il formait avec la nymphe. Il arriva ce qui devait arriver: un jour, profitant de la présence d’Olmïr et de sa compagne en ville, un groupe de brigands décida d'enlever cette dernière pour leur usage personnel. Ils attaquèrent Olmïr en pleine rue, à cinq contre un.
Olmïr n'était pas un lâche. Il avait beau répugner à s'en servir, il portait néanmoins une courte lame à son côté, et savait l'utiliser. Il se battit du mieux qu'il put, mais n'était pas de taille contre cinq adversaires simultanément.
Heureusement, un guerrier du nom d'Hektor Keyser vint lui prêter main forte, et à eux deux ils réussirent à mettre en déroute leurs attaquants. Mais le mal était fait! La petite naïade avait été blessée, et un peu de son sang se répandait sur la terre de Shanya-Vitalis.
A sa vue, Olmïr, écœuré et hors de lui, maudit l'ensemble de la race humaine, prit la petite créature au creux de ses bras et disparut pour toujours. On n'en entendit plus jamais parler.
La légende veut que Olmïr soit retourné au cœur de la Forêt Stellaire pour confier la nymphe aux soins de ses paires, qui seules avaient les pouvoirs et la médecine nécessaires à sa guérison. La nymphe finit par guérir et Olmïr exprima un ultime souhait: être envoyé sur Iris pour y finir ses jours loin de la bêtise humaine.
C'est depuis ce jour que règne une certaine confusion quant à la signification et l'origine du nom de Forêt Stellaire.
(Les stellaires sont des petites fleurs blanches que l'on trouve en quantité dans la forêt d’hibernia. Mais l'adjectif désigne bien entendu aussi tout ce qui touche aux étoiles, d'où l’ambiguïté.)