Ha l’Enfer… j’y collectionne toutes mes belles petites âmes, mais pour cela il fallait que je les collecte. La tâche était ardue et longue. Je pensai donc à une méthode plus efficace. Les âmes seraient dès lors plus vulnérables.
Dernièrement, je trouvai la jeune Georcyn, son âme était appétissante et elle sombrait dans le désespoir. Au début, elle se fut désirer, mais très vite; elle devint Collectrice à mon compte.
*
**
La corde sensible de cette jeune highlander était si accessible que j’en fut presque surpris. Ses parents étaient de jeunes fermiers pauvres vivant dans une auberge en banlieue d’Albion. La tâche ne fut pas très compliquée, j’empoisonnai leur eau et ils contractèrent la Peste Rouge, ma préférée. Georcyn en fut très vite avertie par les voisins de ses proches et elle accourut à sa demeure.
Je ne dis pas le plaisir de la souffrance que je vis dans ses yeux quand elle aperçut les malades. Il ne restait plus qu’un élément pour que j’entre en scène…
*
**
‘Papa, maman! Nooooonnn!’
‘N’approchez pas jeune fille, ils sont très contagieux’, dit un villageois.
‘Comment…. Pourquoi! Je donnerais mon âme pour qu’ils survivent!’
‘Ne dites pas ses choses ici! Maintenant que cette maison est bannie’, murmura une vieille femme.
‘Laissez-moi! Laissez-moi en paix. Allez-vous en!!!’
Elle s’effondra et fondit en larmes. Le moment était propice pour mon apparition.
‘Tiens donc, que c’est triste. De si beaux humains.’
‘Je vous ai dit de partir! Mais, attendez qui êtes-vous?’
‘Haha… l’heure est arrivée Georcyn, fille de Paodred et de Marjiosa.’
‘L’heure pour quoi? Et puis comment connaissez-vous mon nom, j’vous ai jamais vu!’
Je fis apparaître une sphère lumineuse et la pointa du doigt. Georcyn regarda dans la sphère et se vit, telle une apparition. On entendit un écho … je donnerais mon âme pour qu’ils survivent… C’est alors que je sentis son sang se glacer, elle avait compris.
‘Vous êtes le diable! Seigneur, pardonnez-moi de mes pêchés et enlevez de ma vue cette vision horrible.’
‘À qui parles-tu? Il n’y a que moi qui existe dans ce monde inutile.’
Elle tenta de résister et bondit, épée à la main, sur moi. Elle fut vite pétrifiée.
‘Ça ne sert à rien de résister, tu ne peux plus revenir dans le passé maintenant. Tes paroles sont gravées à jamais. Tu auras ta récompense mais pour cela, tu devras me servir à jamais.’
Les plaies béantes de ses parents disparurent et leur teint redevint de couleur normale.
Je sortis un sceptre rougeoyant et agrippai son poignet. Je la tatouai du lien qui la retiendrait désormais prisonnière à mon service. Une aura de feu l’entoura et elle hurla si fort que les murs tremblèrent. J’avais enfin une âme forte qui me serrait fidèle à jamais. Ma tâche ainsi accomplie, je disparus et la laissa seule à son sort… pour l’instant.
_____________________________________________________________
Je me réveillai, le poignet brûlant. Une sorte de tatouage en forme d'étoile à cinq branches rougeoyait sur celui-ci. Je regardai autour de moi et je vis mes parents qui me dévisageaient d’un regard horrifiée. Ma mère sanglotait et mon père tenait une fourche.
‘Vous…vous êtes en vie!’
‘Sors d’ici, Diable! Prend notre or et nos biens mais sors de notre maison!’, dit mon père.
‘Que…que dites-vous?! C’est moi; Georcyn, votre fille!’
Mon père me pointa avec sa fourche et donna de vifs coups en l’air, comme pour faire fuir une bête sauvage. Je fus envahie d'une vague de colère mêlée à la tristesse et j’éclatai en sanglots. Une douleur atroce me transperça alors l’abdomen. La fourche de mon père était enfoncée profondément. Soudain, un phénomène extraordinaire me fit comprendre ce qui m’arrivait. La fourche devint rouge sang et mon paternel hurla, incapable de lâcher la fourche. Sa main brûla et je retirai l’arme de mon ventre. La plaie se referma et la douleur se dissipa. La marque à ma main s’illumina.
‘Tu… tu es maudite par Lucifer lui-même! Hors d’ici démon!’, s’écria ma mère.
Puis plus rien… le néant m’entoura et mes pieds touchèrent enfin le sol. Je me trouvais devant la Cité d’Avalon, mais plus exactement devant l’apparition de Lucifer. Une voix raisonna dans ma tête : ‘ta première âme est un Breton qui a vu sa femme mourir sous ses yeux.’
‘Oui mâitre…’
Tatouage sur le bras de Georcyn