Voilà maintenant quelques temps que j’ai été accepté parmi les fils de Gaïa. Qu’ai je fait pendant tout ce temps ? A quoi tout cela a t’il servi ? Je ne sais pas.
Au cours de cette période j’ai aidé quelques rares hiberniens… et ? Tout cela n’a servi à rien. Je suis toujours incapable de défendre mon royaume et ses habitants. Hier, Elle était avec moi, et nous nous promenions. Quand nous avons été attaqués, je n’ai rien pu faire, je n’ai pas su la protéger. J’ai rejoint les Fils de Gaïa pour trouver des gens de confiance avec qui défendre mon royaume…. J’ai vraiment échoué sur tous les points…
Elle est la seule en qui j’ai confiance. C’est la première fois que je m’attache à quelqu’un depuis la mort de mon mentor, mais Elle est éprise d’un autre. Que dois-je faire ? Seule Elle compte à mes yeux. Il serait bon que je m’en éloigne mais cela signifie la solitude, encore… Je n’y arriverai pas…
Gaïa, je t’en supplie, aide-moi.
Ayant terminé d’écrire, Guery range le livre avec précautions dans son sac, remet la plume dans un coffret qu’il range également. Il se rassoit alors, et pense…
Quelques minutes plus tard, un bruit dans les buissons à proximité le fait sursauter. Guery relève la tête et aperçoit un loup qui le regarde. Tendant la main vers l’animal, il lui fait signe d’approcher. Le loup s’exécute et vient s’allonger aux cotés de Guery. Le druide caresse alors l’animal et se met à parler, pour lui-même :
« Nous sommes pareils toi et moi, des solitaires. Nous protégeons tous deux notre territoire, sans répit, ceci dans l’espérance de trouver un jour quelqu’un avec qui partager le bonheur d’avoir un foyer et d’être libre. Je te souhaite plus de chance que je n’en ai eu dans cette quête. »
Le loup grogna, posa sa tête sur les genoux du druide, serein.
Guery, lui, pleurait.