Toute attente a un sens
Posted: 15 Mar 2006, 18:55
Toute attente a un sens
La Lune distille ses rayons sur les âmes endormies.
Branruz contemple la reine de la nuit, depuis le haut plateau qui surplombe Krondon, un endroit propice à la réflexion, lui avait il dit, ou nul ne peut la déranger,.
Jusque là, contre vents et marées, elle a bravé les orages, étouffé ses cris de douleur.
Mais cette nuit, après avoir hurlé sa rage, elle livre son âme au dédain et au chagrin.
Le ciel à portée de main, Branruz avance dangereusement, les yeux pleins d’un feu dévorant versent des larmes amères.
D’un geste ferme, elle arrache l’amulette qu’elle porte autour du cou.
Elle ne peut détacher son regard, elle la tient au creux de sa main, le temps semble suspendu.
Un sourire se dessine sur ses lèvres, sans ciller, la paume ouverte au dessus du vide, elle la laisse glisser.
Mais ce lien invisible l’entraîne dans sa chute.
Une douleur fulgurante irradie chaque parcelle de sa chair, telle une flamme, elle vacille… ses jambes chancellent, elle suffoque.
A genoux au bord du gouffre, elle supplie son cœur de continuer à battre.
Un croassement lugubre rompt le silence, une ombre plane au dessus d’elle, elle lève les yeux sans crainte, l’oiseau noir maintenant juché sur son épaule porte dans son bec l’amulette.
Ses yeux de jais la transperce, Branruz reçoit ce qu’elle ne peut détruire. Une sensation de bien être infini l’envahit. Son regard, délavé par les larmes, brille d’un nouvel éclat.
L’oiseau d’ébène qui s’élève maintenant dans le ciel, lui rappelle toute la noirceur de son âme. Dans sa quête de l’équilibre et par peur de ce qu’elle pouvait découvrir, elle l’avait enfoui au plus profond de son être.
Il est venu à elle pour qu’elle se souvienne, fille de Bran le ténébreux et de Dahut princesse déchue, initiée aux arts de la magie par le fils d’un incube et d’une mortelle.
Branruz porte la marque de la bête.
Ainsi au prix de sa déchirure, elle y est parvenue. Le temps est venu de se libérer de son corps, son esprit ne connaît plus de barrière pouvant ainsi passer du visible à l’invisible, du conscient à l’inconscient.
Sa résilience la rend plus puissante que jamais.
Les visions se succèdent à une vitesse vertigineuse, les nervures d’une feuille se superposent aux lignes d’une main.
Elle dresse un mur de flamme, au centre du feu sacré, elle tend les bras au ciel et accomplit le rituel ancestral.
Que le doute soit certitude
Que la peur soit courage
Que la douleur soit force
Que tout feu tout flamme soit mon avenir !
Déjà ses bras se couvrent d’un plumage soyeux, ses pas se font légers, elle déploie ses ailes avec grâce.
L'oiseau de feu prend son envol.
La Lune distille ses rayons sur les âmes endormies.
Branruz contemple la reine de la nuit, depuis le haut plateau qui surplombe Krondon, un endroit propice à la réflexion, lui avait il dit, ou nul ne peut la déranger,.
Jusque là, contre vents et marées, elle a bravé les orages, étouffé ses cris de douleur.
Mais cette nuit, après avoir hurlé sa rage, elle livre son âme au dédain et au chagrin.
Le ciel à portée de main, Branruz avance dangereusement, les yeux pleins d’un feu dévorant versent des larmes amères.
D’un geste ferme, elle arrache l’amulette qu’elle porte autour du cou.
Elle ne peut détacher son regard, elle la tient au creux de sa main, le temps semble suspendu.
Un sourire se dessine sur ses lèvres, sans ciller, la paume ouverte au dessus du vide, elle la laisse glisser.
Mais ce lien invisible l’entraîne dans sa chute.
Une douleur fulgurante irradie chaque parcelle de sa chair, telle une flamme, elle vacille… ses jambes chancellent, elle suffoque.
A genoux au bord du gouffre, elle supplie son cœur de continuer à battre.
Un croassement lugubre rompt le silence, une ombre plane au dessus d’elle, elle lève les yeux sans crainte, l’oiseau noir maintenant juché sur son épaule porte dans son bec l’amulette.
Ses yeux de jais la transperce, Branruz reçoit ce qu’elle ne peut détruire. Une sensation de bien être infini l’envahit. Son regard, délavé par les larmes, brille d’un nouvel éclat.
L’oiseau d’ébène qui s’élève maintenant dans le ciel, lui rappelle toute la noirceur de son âme. Dans sa quête de l’équilibre et par peur de ce qu’elle pouvait découvrir, elle l’avait enfoui au plus profond de son être.
Il est venu à elle pour qu’elle se souvienne, fille de Bran le ténébreux et de Dahut princesse déchue, initiée aux arts de la magie par le fils d’un incube et d’une mortelle.
Branruz porte la marque de la bête.
Ainsi au prix de sa déchirure, elle y est parvenue. Le temps est venu de se libérer de son corps, son esprit ne connaît plus de barrière pouvant ainsi passer du visible à l’invisible, du conscient à l’inconscient.
Sa résilience la rend plus puissante que jamais.
Les visions se succèdent à une vitesse vertigineuse, les nervures d’une feuille se superposent aux lignes d’une main.
Elle dresse un mur de flamme, au centre du feu sacré, elle tend les bras au ciel et accomplit le rituel ancestral.
Que le doute soit certitude
Que la peur soit courage
Que la douleur soit force
Que tout feu tout flamme soit mon avenir !
Déjà ses bras se couvrent d’un plumage soyeux, ses pas se font légers, elle déploie ses ailes avec grâce.
L'oiseau de feu prend son envol.