Tenebrarum Bellatores
Posted: 04 Nov 2006, 10:13
« Le village avait été mis à feu et à sang. Les cris des femmes s’élevaient, brisant le silence de ce qui aurait du être une nuit paisible. Leurs maris avaient sûrement péris au combat. Mais au moins, ceux là ne viendraient plus troubler la paix en ce royaume. Leur ordre, qui se réduisait aux nombres des habitants mâles de ce village, n’apportait que désordre et guerre, arborant un idéal absurde, un idéal guidé par une volonté de faire régner une autorité religieuse, avide d’or et de pouvoir. Ils s’attaquaient à quiconque refusait de se plier à eux.. A vrai dire, c’est un peu le cas de tout le monde, en ce royaume. Mais il nous fallait profiter de leur nombre encore restreint, afin de les empêcher de s’étendre à d’autres contrées. Le Mal pour punir le Mal. Tous les êtres cherchant à entrer en conflits avec d’autres doivent se soumettre, ou périr. Tel est notre devise à nous, Guerriers des Ténèbres.
Guerriers des Ténèbres… Notre nom n’est encore craint de personne. Mais un jour, il le sera. C’est par leur crainte que les hommes s’empêcheront de faire le Mal. Nous serons alors les seuls à pouvoir agir en son nom… »
Le Grand Seigneur Sokarus leva le nez de son parchemin, posa sa plume, et se perdit à contempler la fenêtre, au travers de laquelle se dessinait une lune pleine et brillante. Il repensa alors à cette nuit là, et à cet homme…
Sokarus arpentait le village à la recherche de survivants, de lâches. De hautes flammes s’élevaient des toits de pailles, et les cris des femmes se mêlaient à ceux des animaux apeurés, restés prisonniers à l’intérieur des bâtisses qui se consumaient. Il avait ordonné de massacrer tous les hommes capables de tenir une épée et d’enseigner un idéal... S’approchant d’une maison qui avait du mal à partir en fumée, il y entra, après avoir dégagé la porte d’entrée à coup de marteau. Son intention fut immédiatement attirée vers un coin de la petite pièce, où une poterie venait de se briser sur le sol. S’approchant rapidement, il décela un homme tapi sous une lourde table, le visage dissimulé sous ses mains. Sokarus l’attrapa par le col de son vêtement et le souleva. L’homme se débattit et, à force de gesticuler, retomba lourdement sur le sol. Celui-ci leva alors les yeux sur le Grand Seigneur des Ténèbres. Un regard qui avait marqué Sokarus. Non pas parce qu’une once de pitié lui avait traversé l’esprit, mais parce qu’il s’était senti fier. Ce regard était empli de terreur. Il défigurait nettement les traits de l’homme qui rampait à terre alors que Sokarus s’avançait sur lui, arme à la main, prêt à lui ôter la vie. Il se releva alors et pointa Sokarus du doigt, l’air toujours aussi apeuré, et articula plusieurs fois :
- Tenebrarum Bellatores… Tenebrarum Bellatores…. Tenebrarum Bellatores…
Tenebrarum Bellatores… Elthep avait apprit à son Grand Seigneur que ces mots signifiaient simplement « Guerriers des Ténèbres » dans une langue sainte venue du Sud des frontières du royaume. Sokarus avait assimilé ces mots à la terreur de l’homme qui avait rampé à ses pieds… Après une longue réflexion, il prit la décision que ses guerriers n’arboreraient plus le nom de « Guerriers des Ténèbres » mais celui de « Tenebrarum Bellatores » afin que ce nom soit connu et craint par tous les peuples, même par ceux qui vivaient au-delà des frontières du royaume.
Un sourire satisfait apparu au coin de ses lèvres, et il s’imagina à nouveau cette peur qui avait percé au travers du regard de l’homme du village, la retranscrivant dans les yeux d’un millier d’hommes, d’un peuple… d’un royaume.
Ps: Merci Nausicaa pour cet excelent BG
Guerriers des Ténèbres… Notre nom n’est encore craint de personne. Mais un jour, il le sera. C’est par leur crainte que les hommes s’empêcheront de faire le Mal. Nous serons alors les seuls à pouvoir agir en son nom… »
Le Grand Seigneur Sokarus leva le nez de son parchemin, posa sa plume, et se perdit à contempler la fenêtre, au travers de laquelle se dessinait une lune pleine et brillante. Il repensa alors à cette nuit là, et à cet homme…
Sokarus arpentait le village à la recherche de survivants, de lâches. De hautes flammes s’élevaient des toits de pailles, et les cris des femmes se mêlaient à ceux des animaux apeurés, restés prisonniers à l’intérieur des bâtisses qui se consumaient. Il avait ordonné de massacrer tous les hommes capables de tenir une épée et d’enseigner un idéal... S’approchant d’une maison qui avait du mal à partir en fumée, il y entra, après avoir dégagé la porte d’entrée à coup de marteau. Son intention fut immédiatement attirée vers un coin de la petite pièce, où une poterie venait de se briser sur le sol. S’approchant rapidement, il décela un homme tapi sous une lourde table, le visage dissimulé sous ses mains. Sokarus l’attrapa par le col de son vêtement et le souleva. L’homme se débattit et, à force de gesticuler, retomba lourdement sur le sol. Celui-ci leva alors les yeux sur le Grand Seigneur des Ténèbres. Un regard qui avait marqué Sokarus. Non pas parce qu’une once de pitié lui avait traversé l’esprit, mais parce qu’il s’était senti fier. Ce regard était empli de terreur. Il défigurait nettement les traits de l’homme qui rampait à terre alors que Sokarus s’avançait sur lui, arme à la main, prêt à lui ôter la vie. Il se releva alors et pointa Sokarus du doigt, l’air toujours aussi apeuré, et articula plusieurs fois :
- Tenebrarum Bellatores… Tenebrarum Bellatores…. Tenebrarum Bellatores…
Tenebrarum Bellatores… Elthep avait apprit à son Grand Seigneur que ces mots signifiaient simplement « Guerriers des Ténèbres » dans une langue sainte venue du Sud des frontières du royaume. Sokarus avait assimilé ces mots à la terreur de l’homme qui avait rampé à ses pieds… Après une longue réflexion, il prit la décision que ses guerriers n’arboreraient plus le nom de « Guerriers des Ténèbres » mais celui de « Tenebrarum Bellatores » afin que ce nom soit connu et craint par tous les peuples, même par ceux qui vivaient au-delà des frontières du royaume.
Un sourire satisfait apparu au coin de ses lèvres, et il s’imagina à nouveau cette peur qui avait percé au travers du regard de l’homme du village, la retranscrivant dans les yeux d’un millier d’hommes, d’un peuple… d’un royaume.
Ps: Merci Nausicaa pour cet excelent BG