C'était en sirotant une tisane à la cannelle; c'était en regardant ces hommes raconter leur histoire de guerre que Paradoxe retourna la serviette de table et d'une plume trouvé au fond de son sac qu'il écrit :
Là-bas, on fait la guerre
Au nom d'une patrie
Là-bas, on rougit les rivières
On tire à bout portant l'ennemi.
Entre le sifflement des flèches
Où des vies se déssèchent
On s'applique à tuer
Celui qui n'est pas du bon côté.
Là-bas, on fait la haine
Au nom d'un dieu ou d'un roi
On tue sans égard
Femmes, hommes, enfants et vieillards.
Là-bas on meurt en solitaire
Immobile, paralysé par la peur
Une épée transperçant l'artère
Un dernier battement de coeur.
Là-bas on meurt pour des frontières
Au front, dans les tranchées
La garde journalière
N'est pas simple à assumer.
Puis on crée des héros
Survivants ou cadavres sous leur drapeaux
Courage et honneur
Médailles pour avoir détruit les fleurs.
Ici on voit les images de guerre
En sécurité dans notre pays
Ici on en a que faire
De la souffrance partout répartie.
On s'inspire des histoires guerriers
De leurs batailles, on fait des légendes
Raconté dans une vieille taverne délabrée
Et tristement, on en redemande.
Paradoxe termina sa tisane, laissa quelques pièces sur la table et repartit se battre.
A la taverne de La Louve Ivre
A la taverne de La Louve Ivre
Marchant vers les glaciales contrées de Midgard..