Albaroths - Histoire - Le voyage d'Anathorne
Posted: 01 Dec 2004, 00:09
Eremnhor s’assit et regarda les étoiles qui brillaient là-haut dans le ciel, au dessus de la tour de la forteresse. De temps en temps, un nuage noir passait devant la lune. Ces nuages ressemblaient à des collines, déchiquetées et menaçantes, inexorables et douées de raison. Eremnhor détacha son regard de la fenêtre et se frotta les yeux. Il avait déjà été fatigué dans sa vie, mais jamais au point d’avoir l’âme engourdie et l’esprit dépressif. A présent il faisait noir dans la pièce. Il avait oublié d’allumer les bougies tant il avait été absorbé par le ciel obscur. Il jeta un coup d’œil autour de lui : Accueillante et chaleureuse à la lumière du jour, la pièce était à présent remplie d’ombres inquiétantes et sans vie. Ici, il était un intrus...
Cette pièce ne lui rappelait que trop intensément son pays, celui qu’il défendait en vain depuis près de trois mois maintenant. La chaleur bienveillante du jour s’était définitivement retirée du pays d’Orethorne et avec la bataille de Carne, le royaume était rentré dans une nuit éternelle. Cette bataille avait été provoquée par Tralus le Félon, un mage puissant dont l’unique but, semblait-il, était de voir la lignée de Thorne, le fondateur de ce royaume, s’éteindre dans un bain de sang.
Une des légendes du pays concernait les descendants de Thorne, et plus principalement la centième génération, celle du jeune prince Anathorne, le futur héritier du trône. Cette pensée fit grimacer Eremnhor, quelle utopie que de croire qu’un jour prochain ce trône pourrait revenir aux fils de Thorne alors que la forteresse allait céder dans les heures à venir !
Chassant ces pensées il jura et alluma les bougies. Comme il y avait déjà des bûches dans la cheminée, il n’eut qu’à allumer le feu –alors qu’il ne faisait pas froid- et s’assit sur une chaise à dossier de cuir. Il regarda les flammes s’élever à travers le petit bois pour venir mordre les grosses bûches du dessus. Elles tanguaient sous la brise et faisaient danser les ombres.
Eremnhor n’eut qu’à tendre le bras pour attraper sur la table basse adjacente le pli que lui avait remis son roi durant la soirée. Ses yeux fatigués survolèrent les mots qu’une main tremblant avait couché ici à son attention. Il n’eut pas à faire l’effort de lire réellement la lettre tant son contenu avait été gravé dans sa mémoire. Cet ordonnance de son roi lui commandait de quitter la forteresse par le passage inondé et d’emmener le prince loin de cette stupide guerre.
Ainsi le roi voulait-il encore croire à cette prophétie, celle du centième descendant qui est appelée à faire de grandes choses et de sauver le pays d’Orethorne. Il lui ordonnait à lui, Eremnhor, le meilleur de ses généraux, de quitter la bataille pour sauver la vie de son fils, Anathorne. Le général, d’un geste vif, lança la lettre dans l’âtre oû elle ne tarda pas à se recroqueviller et disparaître dans les flammes.
Espèce de vieux fou, se dit-il alors que le feu prenait davantage et qu’il avait dors et déjà trop chaud, tu me prive d’un grand moment de gloire pour des croyances archaïques ! Que penses-tu qu’un enfant seul puisse changer en ce monde ? Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne meure ici et maintenant que de vivre dans la honte de cette bataille !
Un faible coup à la porte le tira de ses pensées. Il appela et Serbitar, son aide de camp, entra dans la pièce. L’espace d’un instant Eremnhor ne le reconnut pas : il ne portait pas son habituelle tunique verte. Il était vêtu d’une armure déjà bien tâché de sang, dont la plupart était heureusement celui de ses ennemis. Ainsi même l’innocence de ce jeune garçon n’avait pu être épargner durant cette guerre, alors comment vouloir préserver l’honneur d’un royaume tout entier ?!
« Général, l’heure est arrivée, l’ennemi est dans nos murs !! Nous avons remplis les douves intérieures pour ralentir leur progression et le passage inondé est dorénavant praticable. Le jeune prince attend... »
Pour appuyer les paroles de son aide de camp, la porte de la tour hurla de toutes les fibres de son bois alors que le bélier ennemi la frappa de plein fouet. Le chêne de la double porte ne tiendrait pas le coup bien longtemps a ce rythme et la dernière défense du palais allait tomber avec elle. Eremnhor jeta un dernier regard au feu qui brûlait dans la cheminée et aux cendres qui virevoltait tout autour.
Ainsi je vais devoir sauver la vie de cet enfant. Qui sait, s’il est survenu à son jeune âge à devenir le chef de la garde délite du palais, les Albaroths, peut-être que l’espoir que son père met en lui n’est pas infondé...
Et alors qu’une heure plus tard le général adverse se tenait en haut de cette tour, brandissant au regard de ses armées la tête du roi vaincu, un enfant regarde la scène de son navire voguant vers les terres d’Amtenael.
« Je reviendrais vous venger père, vous et tout ceux de mon peuple morts aujourd’hui...»
Une seule et unique larme fut emportée par la brise du coin des yeux du jeune Anathorne, ponctuant le chapitre d’une vie, et le début d’un autre...
Cette pièce ne lui rappelait que trop intensément son pays, celui qu’il défendait en vain depuis près de trois mois maintenant. La chaleur bienveillante du jour s’était définitivement retirée du pays d’Orethorne et avec la bataille de Carne, le royaume était rentré dans une nuit éternelle. Cette bataille avait été provoquée par Tralus le Félon, un mage puissant dont l’unique but, semblait-il, était de voir la lignée de Thorne, le fondateur de ce royaume, s’éteindre dans un bain de sang.
Une des légendes du pays concernait les descendants de Thorne, et plus principalement la centième génération, celle du jeune prince Anathorne, le futur héritier du trône. Cette pensée fit grimacer Eremnhor, quelle utopie que de croire qu’un jour prochain ce trône pourrait revenir aux fils de Thorne alors que la forteresse allait céder dans les heures à venir !
Chassant ces pensées il jura et alluma les bougies. Comme il y avait déjà des bûches dans la cheminée, il n’eut qu’à allumer le feu –alors qu’il ne faisait pas froid- et s’assit sur une chaise à dossier de cuir. Il regarda les flammes s’élever à travers le petit bois pour venir mordre les grosses bûches du dessus. Elles tanguaient sous la brise et faisaient danser les ombres.
Eremnhor n’eut qu’à tendre le bras pour attraper sur la table basse adjacente le pli que lui avait remis son roi durant la soirée. Ses yeux fatigués survolèrent les mots qu’une main tremblant avait couché ici à son attention. Il n’eut pas à faire l’effort de lire réellement la lettre tant son contenu avait été gravé dans sa mémoire. Cet ordonnance de son roi lui commandait de quitter la forteresse par le passage inondé et d’emmener le prince loin de cette stupide guerre.
Ainsi le roi voulait-il encore croire à cette prophétie, celle du centième descendant qui est appelée à faire de grandes choses et de sauver le pays d’Orethorne. Il lui ordonnait à lui, Eremnhor, le meilleur de ses généraux, de quitter la bataille pour sauver la vie de son fils, Anathorne. Le général, d’un geste vif, lança la lettre dans l’âtre oû elle ne tarda pas à se recroqueviller et disparaître dans les flammes.
Espèce de vieux fou, se dit-il alors que le feu prenait davantage et qu’il avait dors et déjà trop chaud, tu me prive d’un grand moment de gloire pour des croyances archaïques ! Que penses-tu qu’un enfant seul puisse changer en ce monde ? Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne meure ici et maintenant que de vivre dans la honte de cette bataille !
Un faible coup à la porte le tira de ses pensées. Il appela et Serbitar, son aide de camp, entra dans la pièce. L’espace d’un instant Eremnhor ne le reconnut pas : il ne portait pas son habituelle tunique verte. Il était vêtu d’une armure déjà bien tâché de sang, dont la plupart était heureusement celui de ses ennemis. Ainsi même l’innocence de ce jeune garçon n’avait pu être épargner durant cette guerre, alors comment vouloir préserver l’honneur d’un royaume tout entier ?!
« Général, l’heure est arrivée, l’ennemi est dans nos murs !! Nous avons remplis les douves intérieures pour ralentir leur progression et le passage inondé est dorénavant praticable. Le jeune prince attend... »
Pour appuyer les paroles de son aide de camp, la porte de la tour hurla de toutes les fibres de son bois alors que le bélier ennemi la frappa de plein fouet. Le chêne de la double porte ne tiendrait pas le coup bien longtemps a ce rythme et la dernière défense du palais allait tomber avec elle. Eremnhor jeta un dernier regard au feu qui brûlait dans la cheminée et aux cendres qui virevoltait tout autour.
Ainsi je vais devoir sauver la vie de cet enfant. Qui sait, s’il est survenu à son jeune âge à devenir le chef de la garde délite du palais, les Albaroths, peut-être que l’espoir que son père met en lui n’est pas infondé...
Et alors qu’une heure plus tard le général adverse se tenait en haut de cette tour, brandissant au regard de ses armées la tête du roi vaincu, un enfant regarde la scène de son navire voguant vers les terres d’Amtenael.
« Je reviendrais vous venger père, vous et tout ceux de mon peuple morts aujourd’hui...»
Une seule et unique larme fut emportée par la brise du coin des yeux du jeune Anathorne, ponctuant le chapitre d’une vie, et le début d’un autre...
Vraiment exellent !!!
(enfin dans un ptit moment encore mais surement)
